C'est un billet de l'URFISt qui me détourne provisoirement de l'univers des blogs dans lequel je naviguais comme un poisson dans l'eau.

L'URFIST est un autre de mes bons souvenirs et de mes bons contacts pendant mon activité professionnelle passée. J'ai eu l'occasion de suivre des formations avec l'URFIST de Paris, et j'y ai toujours trouvé une certaine qualité matinée de réflexion.

L'"information literacy" est aussi un de mes souvenirs, de lectrice d'articles cette fois. Me plongeant "from scratch" dans des dizaines d'articles "documentaires" ou "bibliothécaires" auxquelles notre tout nouvel abonnement institutionnel à ScienceDirect (vers 2002) nous donnait soudain accès, je découvrais un monde que je n'imaginais même pas, plongée que j'étais sur le guidon de mon nouveau vélo de responsable de bibliothèque, et issue du monde des documentalistes. A l'époque les deux univers étaient bien cloisonnés, celui des bibliothécaires et celui des documentalistes, le dialogue était difficile, au moins dans mon entourage). Avant Ie web et surtout avant les revues numériques, et les bouquets de revues, mon information, je la recevais via essentiellement deux abonnements "Documentaliste" et le "Bulletin des Bibliothèques de France" .

Pendant des semaines, je me suis demandée si je comprenais bien cette "information literacy" dont personne ne semblait parler en France, qui avait l'air de faire référence à toute une structure d'apprentissage et de scolarisation, et d'avoir pignon sur rue en matière de recherche. De ne connaître rien d'équivalent en France (en matière de recherche) me faisait douter de ma traduction. Formation à l'information? à quelle information? La formation à l'IST, l'entreprise l'assure tant bien que mal, on se forme sur le terrain pour former!!!

Et voilà que l'URFIST dans sa note du mois d'octobre dernier me donne une traduction, en nous informant avec beaucoup d'humour et d'intelligence sur le lancement par Barack Obama du "National Information Literacy Awareness Month".

Qu'il y a t il d'autre à ajouter à cet extrait que je rapporte ci dessous :

''C'est un appui politique de taille que vient de recevoir le mouvement pour "l'information literacy", dont il faut aussi souligner le caractère inédit (je n'ai pas le souvenir d'un précédent président américain qui se serait engagé ainsi dans ce domaine). On savait que Barack Obama avait parfaitement compris et intégré Internet dans ses campagnes et ses pratiques politiques (cf ses comptes Twitter, Facebook, etc.), qu'il avait incité les jeunes Américains à se méfier de Facebook ; c'est une bonne nouvelle de voir qu'il a également bien mesuré les enjeux éducatifs de la formation à l'information (notamment à l'évaluation de l'information).''

Je souscris des deux mains à leur conclusion!!!

Et j'appelle de mes voeux une recherche en "information literacy" en France, et une plus grande visibilité si elle existe....Car j'ai si souvent rencontré des questions non résolues au cours de ma carrière, qui me semblaient devoir être l'objet d'une recherche : à commencer (ce qui a fait l'objet d'un poster de ma part) des comparaisons de bases de données comme Scopus, et Web of Science. (*) Beaucoup plus largement, j'aurais aimé avoir des statistiques sur les bibliothèques, et leurs missions, comme il y a aux US, aussi comment évaluer l'impact de la numérisation des revues (et des bouquets de revues) sur la recherche scientifique... Nous en avions besoin pour justifier nos coûts d'abonnement, justifier l'amélioration de nos services, contrer des affirmations trop simples et non fondées, etc. ... et établir des ponts d'intelligence entre managers financiers, chercheurs et nous ... Il y a sûrement plein d'autres sujets.

(*) J'ai bien vu l'article "Comparing bibliometric statistics obtained from the Web of Science and Scopus" publié dans JASIST vol 60 n° 7 p 1320-1326. J'en discuterai dans un autre billet avec mon poster...